Comptabilité


Publié le 15 juil. 2016 par Myriam Benfatto

Interview de Denis Colin – Auteur du Précis de droit comptable 2016

Propos recueillis par Myriam Benfatto

La quatrième édition du Précis de droit comptable vient de sortir. Comment vous-sentez-vous?

Denis Colin : Je me sens soulagé parce que la sortie de l’ouvrage marque l’achèvement de mes travaux de synthèse sur les modifications de la loi comptable, notamment suite à la loi du 18 décembre 2015.

 

Les différentes éditions suivent le rythme des changements comptables et fiscaux. Comment faites-vous, malgré un emploi du temps chargé, pour rester à l’écoute de ces changements et surtout pour les exploiter?

Denis Colin : Il y a en toute circonstance matière à louer la providence ! Comme je suis actuellement insomniaque, cela me donne tout le temps qu’il faut pour suivre l’actualité comptable et fiscale (rires).

Il est vrai qu’il s’agit de la quatrième édition depuis 2008, soit en moyenne un Précis tout les trois ans.

Pour dire vrai, c’est pour l’essentiel au fil du temps et au gré des questions que me posent mes collaborateurs ou fiscalistes des cabinets LPG que j’enrichis les pages de chaque nouvelle édition.

Expert-comptable à l’international, pourquoi avoir fait de la rédaction un métier supplémentaire?

Denis Colin : Pas supplémentaire, mais complémentaire !

C’est précisément parce que j’évolue à l’international que je me suis aperçu de l’importance que revêtent les différences de traitement comptable d’un pays à l’autre, malgré la présence d’une directive européenne censée unifier toutes ces règles.

Dans les faits, par la simple application des règles comptables nationales, une même entreprise dans une même situation peut être en perte ou en bénéfice selon que l’on applique les règles nationales d’un pays ou d’un autre.

 

Me donneriez-vous un exemple?

Denis Colin : Volontiers. Imaginez par exemple une entreprise qui exploiterait un fonds de commerce d’une valeur d’1 million d’euros, qui réaliserait un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros et une marge brute de 4% et qui ne subirait aucune autre charge (pour les besoins de l’exemple).

Puisque le fonds de commerce ne s’amortit pas en France et qu’en revanche, il s’amortit obligatoirement au Luxembourg, le résultat de cette entreprise serait :

- Un bénéfice de 80.000 euros en France (2.000.000 x 4%) ;
- Un déficit de 20.000 euros au Luxembourg (2.000.000 x 4% - (1.000.000 x 10%) ).

 

Etonnant effectivement ! Et au plan fiscal?

Denis Colin : La règle fiscale suit la règle comptable encore une fois et cette entreprise dégagerait donc un bénéfice fiscal de 80.000 euros en France (soit un impôt d’environ 25.000 euros) et un déficit de 20.000 euros au Luxembourg et donc pas d’impôt à la clé.

 

Finalement, quels sont les changements les plus marquants que vous mettez en avant dans cette quatrième édition?

Denis Colin : Au fond, s’il ne fallait retenir qu’une seule chose – mais ce serait une erreur car il y en a quand même plus à retenir (rires) – ce seraient les changements introduits par la loi en ce qui concerne les mentions obligatoires contenues dans l’annexe au bilan. Inutile de rappeler l’importance de l’annexe au bilan, mais il faut avoir à l’esprit que les mentions obligatoires ont été nettement renforcées, notamment en ce qui concerne les petites entreprises. 

 

Le Précis de droit comptable 2016 est disponible sur www.legitech.lu.