Économie


Publié le 23 sept. 2016 par LPG

interview alexis berger - franchise

Interview de Monsieur Alexis Berger - entrepreneur dans l’âme et spécialiste de la franchise

Propos recueillis par Myriam Benfatto
 

Monsieur Berger, vous êtes entrepreneur depuis vos 17 ans. C’est un jeune âge pour se lancer dans le monde des affaires, quel élément vous a motivé ?

Alexis Berger : Un ami m’a montré ses sites Internet et comment il arrivait à les monétiser grâce à la publicité. Cela m’a tout de suite intéressé et j’ai voulu devenir entrepreneur.

Et comment devient-on entrepreneur ?

Alexis Berger : Il y a bien sûr plusieurs manières de faire. J’ai commencé en créant une société d’informatique puis je me suis rapidement tourné vers la franchise.

Et pourquoi la franchise ?

Alexis Berger : Tout simplement parce que je n’avais aucune expérience dans le commerce physique et que ma famille ne compte aucun commerçant. Voulant mettre toutes les chances de mon côté pour réussir, j’ai pensé que la franchise, qui implique la transmission d’un savoir-faire, était le meilleur moyen.

Qu’en est-il de la franchise au Luxembourg ?

Alexis Berger : Tout d’abord, et étant donné la taille du pays, la quantité d’informations sur la franchise au Luxembourg est très limitée. C’est pourquoi j’ai voulu aborder ce sujet et créer mon propre site sur le sujet: www.alexis-berger.com.

Je pense que les franchiseurs étrangers voient le Luxembourg comme une dépendance de notre voisin la Belgique. Cela vient surement de l’appellation Benelux.

Pour l’anecdote, je m’étais à une époque intéressé à la franchise de yaourts glacés « Ilaollao » qui avait tout bonnement « donné » le Luxembourg au master-franchisé belge. Cela était bien sûr une erreur puisque, même s’il s’agit d’un petit pays, le Luxembourg a ses propres spécificités et seul un partenaire local sera en mesure de développer au mieux l’activité.

En ce qui concerne McDonald’s, les restaurants situés au Luxembourg sont gérés depuis l’Allemagne, ce qui explique que toutes les informations dans les restaurants soient en allemand et qu’on ne puisse pas avoir de potatoes mais uniquement des frites ! (rires)

Il y a aussi de nombreux franchiseurs qui veulent tout simplement considérer une marque ou un magasin comme franchisé français. Encore une fois c’est une erreur ! Une marque peut avoir une forte notoriété en France et une notoriété très faible au Luxembourg. C’est pourquoi il faut considérer le Luxembourg comme pays unique.

Y a-t-il des évènements informatifs organisés autour de la franchise au Luxembourg ?

Alexis Berger : Et bien non. Aucun salon de la franchise n’est organisé au Luxembourg. Il faut pour cela se rendre à Bruxelles ou encore à Paris. La capitale française organise un salon important, idéal pour rencontrer les enseignes et pour les informer des différents projets que l’on peut avoir, notamment celui de créer un point de vente au Luxembourg. Sur place, c’est toujours plus simple de tester l’intérêt des enseignes et de connaître leur façon de travailler.

Si aujourd’hui l’un de nos lecteurs souhaite se lancer, que lui préconiseriez-vous ?

Alexis Berger :  Tout d’abord, il faut savoir que de nombreux franchisés sont déjà implantés au Luxembourg. Aussi, avant de se lancer dans la création et afin de diminuer tout risque, je conseillerais de se renseigner sur les franchises à vendre.

En ce qui concerne le financement, cela semble plus compliqué qu’en France et l’apport en fonds propres demandé est souvent beaucoup plus important. Il est en moyenne de 50% et des garanties supplémentaires sont demandées. Le business plan proposé par le franchiseur doit être adapté au Luxembourg, notamment en ce qui concerne le loyer, les charges salariales, les impôts…. Pour mener tout cela à bien, j’encourage chaque entrepreneur à faire appel à un expert-comptable pour tester la validité réelle du projet et, le cas échéant, rassurer le banquier.